Wednesday, January 30, 2013

Interrogations politiques: Texte 2


(69) Quod ita cum sit,


[…]
SCIPION. Telle une balle,
 on se ravit les uns aux autres
le gouvernement de la république:
 les tyrans le ravissent aux rois,
ensuite l’aristocratie ou au peuple aux  tyrans,
 auxquels des factions ou d’autres tyrans le ravissent à leur tour.
Ainsi, le même mode de gouvernement ne se maintient jamais bien longtemps .

(69)Cela étant,
 le pouvoir royal, à mon sens, est de beaucoup préférable
aux trois autres formes ;
mais à la royauté  elle-même
 est préférable la forme de gouvernement
 qui mêlera et tempérera en proportion égale
 les trois meilleurs modes de gouvernement.
J’aime, en effet, que se trouve
 dans le gouvernement de l’État une part éminente et royale,
qu’une autre part soit accordée et dévolue à la décision des élites des citoyens,
 et que certaines questions soient réservées
 au jugement et à la volonté de la multitude.
Une telle constitution
 offre tout d’abord une certaine égalité,
dont ne peuvent être privés durablement des citoyens libres,
 et elle offre d’autre part une grande stabilité.
 En effet, chacune de ces trois premières formes de gouvernement
se dénature aisément pour créer son contraire,
 de sorte qu’au roi succède le despote,
 qu’à l’élite succède une faction,                                                     
que du  pouvoir du peuple viennent le trouble et l’anarchie.

 Ces gouvernements passent donc souvent d’un genre à  un nouvel autre ,
ceci ne se produit pratiquement pas dans cette constitution d’Etat qui les réunit et les assemble,
 si du moins les chefs de l’État sont exempts de grands vices.

Car il n’y a point de cause de révolution,
 là où  chacun est placé sur un sol sans faille et qu’il n’est pas proche d’un lieu d’où  il peut chanceler ou tomber.

Eh bien, voici donc mon avis
, mon sentiment, ma conviction:
Aucun autre gouvernement
qu’il s’agisse de la constitution, de l’organisation ou de la discipline républicaine,
ne peut être comparé avec celui
que nous ont transmis nos pères,
 et qu’ils avaient, eux-mêmes, reçu de nos aïeux.


No comments:

Post a Comment