Monday, April 1, 2013

Interrogations scientifiques- Texte1


Pline l’Ancien
Sa forme est arrondie
 dans l’apparence d’un globe parfait,
 ce qu'indique d'abord son nom
 et le consensus pour ce nom de la part des mortels qui l’ont appelé globe
 et puis les faits le démontrent.
, non seulement parce quune telle figure
 a toutes ses parties convergentes l'une vers l'autre,
et qu’elle doit se supporter elle même,
elle se renferme et se contient,
n'ayant besoin d'aucun lien,
 et ne présentant nulle part ni
commencement ni fin :
 non seulement parce qu’elle est la plus
appropriée au mode de révolution qui, comme cela apparaîtra bientôt, lui appartient,
mais encore grâce au témoignage de nos yeux
 parce que, de quelque point qu'on le
regarde, il apparait au milieu de sa voûte,
ce qui ne peut arriver  dans toute autre figure .
[6]Cette figure,donc
 dans un mouvement éternel et sans
repos, avec une vitesse ineffable
exécute sa révolution dans l'espace de vingt-quatre heures :
le lever et le coucher du soleil ne permettent aucun doute à ce sujet.
Est-ce que le bruit produit par la rotation continuelle d'une si grande masse est énorme et dépasse-t-il la sensibilité de l'ouïe ?
 Pour ma part, je ne saurais le dire
 et pas davantage, par Hercule,
 que le son des astres entraînés en même temps et décrivant leurs propres orbes
est une suave harmonie  et d'une douceur incroyable.

Pour nous qui demeurons à l'intérieur,
 le monde glisse jour et nuit dans le même silence.

Formam ejus in speciem orbis absoluti
globatam esse
nomen in primis
 et consensus in eo mortalium orbem appellantium,
 sed et argumenta rerum docent,
non solum quia talis figura
 omnibus sui partibus vergit in sese

ac sibi ipsa toleranda est
seque includit et continet
nullarum egens compagium
 nec finem aut initium ullis sui partibus sentiens,
nec quia ad motum, quo subinde verti mox
adparebit, talis aptissima est,

 sed oculorum quoque probatione,
quod convexu mediusque quacumque cernatur,

cum id accidere in alia non possit figura.

[6] Hanc ergo formam
ejus aeterno et inrequieto ambitu, inenarrabili celeritate,
viginti quattuor horarum spatio circumagi

 solis exortus et occasus haud dubium reliquere.

An sit immensus et ideo sensum aurium excedens tantae molis rotatae vertigine adsidua sonitus,
 non equidem facile dixerim,
 non, Hercule, magis
quam circumactorum simul tinnitus siderum suosque volventium orbes
 an dulcis quidam et incredibili suavitate concentus
[1].

nobis qui intus agimus
 juxta diebus noctibusque tacitus labitur mundus.
 

(7) Il s'y trouve gravé en foule innombrable des figures de tous les animaux et de toutes les choses, et le monde n'est pas, comme on le constate pour les œufs des oiseaux, un corps lisse au poli uniforme, ce que d'illustres maîtres ont soutenu : les témoignages terrestres le montrent, puisque les germes de toutes choses qui en tombent donnent naissance à des formes d'êtres innombrables, surtout dans la mer, et généralement monstrueuses, parce qu'ils se mélangent ; la vue aussi en fournit la preuve : ici apparaît l'image d'un ours, là celle d'un taureau, ailleurs celle d'une lettre et au milieu un cercle blanc passant par le zénith.
(8). Pour ma part je ne suis pas moins frappé par l'unanimité des peuples : les grecs lui ont donné le nom de " parure " et nous celui de " monde " à cause de son élégance parfaitement pure. Quant au ciel, nous l'avons sûrement nous l'avons sûrement appelé ainsi parce qu'il est ciselé, selon l'explication de Marcus Varron.
9. explication confirmée par l'ordre de l'univers, avec le cercle appelé zodiaque qui se divise en douze figures d'êtres animés, et par la régularité, immuable depuis tant de siècles, avec laquelle le soleil les parcourt.


[1] Allusion à la théorie de l'harmonie des sphères du philosophe Pythagore (environ 530 avant JC) qui place dans le nombre l'essence de toutes choses : art, musique, sciences, astronomie.






Sunday, March 3, 2013

La cité idéale: Cicéron, De Officiis, Livre I, 85-87





Cicéron, De Officiis, Livre I, 85-87
1,25] XXV. - D'une manière générale,
 que ceux qui dirigent les affaires de l'Etat
aient présents à l'esprit deux préceptes de Platon :
 l'un , afin de veiller au bien des citoyens
et, quoi qu’ils fassent,
 de n'avoir, oublieux de leur intérêt propre, que lui en vue,


 l'autre de chercher à maintenir en bonne santé le corps social tout entier
et, quelque soin qu'ils aient à prendre d'une de ses parties, de ne pas négliger les autres. 

De la chose publique on doit dire comme d'une tutelle :
il faut la gérer
en fonction de l’intérêt  de ceux dont on a la charge,
 non de l'intérêt de ceux qui la gèrent..

En effet,ceux qui défendent  la cause d'une classe de la population et ne  se préoccupent pas des autres classes,
 introduisent  dans la cité le pire des maux :
la discorde, la sédition.
C'est ainsi que
 les uns font paraître un grand zèle pour le populaire, d'autres pour l'élite,
 bien peu pour l'Etat entier.

De là, dans Athènes, de grands conflits,
dans notre république non seulement des séditions mais des guerres civiles mortelles.

Ainsi, un citoyen courageux et conscient de ses actes,
 digne du principat et de l’État,
détestera et fuira des pratiques de cette sorte
et il se donnera tout entier à la chose publique
 Il ne poursuivra ni  la richesse ni la puissance,
 il veillera sur tout l'Etat, pour travailler au bien de tous.

Et il ne cherchera pas à faire de qui que ce soit un objet de haine ou de jalousie, en inventant de faux crimes,

 il s'attachera en tout à la justice et à la droiture

au point que, pour conserver celles-ci,
si choquant que cela puisse paraître,

il aimera mieux mourir que se départir des principes que j’ai exposés. 

C'est une chose très misérable que l'ambition des honneurs qui dresse les compétiteurs les uns contre les autres
Au sujet de laquelle le même Platon a eu raison de  dire:
«Ceux qui luttent entre eux à qui gouvernera l'Etat agissent de façon semblable à des matelots qui se disputeraient  le plus apte d’entre eux à  diriger  le bateau ». 
 (85) Omnino 





               
alterum,
 ut totum corpus rei publicae curent,


  








ex quo evenit, ut 











 ut, dum ea conservet,



quae dixi.